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Ils n’ont pas honte ! Des enfants autistes privés de soins ?

En Limousin, 50 % des autistes de moins de 6 ans vont être privés d’une prise en charge précoce, à cause de l’Agence régionale de santé.
Une structure UNIQUE en France !

Les enfants autistes de la Haute-Vienne, de la Creuse et de la Corrèze ne pourront plus être pris en charge dans le cadre d’une éducation spécialisée, intensive et précoce, si le diagnostic est posé au-delà de 4 ans. C’est l’agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine qui a entériné la décision début septembre, contre toutes les préconisations liées à l’âge du diagnostic de ce trouble.

Dans le viseur de l’ARS, le Centre expert autisme de Limoges, créé il y a trois ans, qui a diagnostiqué et suivi sans rupture de parcours la quasi-totalité des enfants autistes des trois départements, âgés de 0 à 6 ans. « Si les enfants ne peuvent plus être pris en charge dans cette structure après 4 ans, nous perdrons 50 % des enfants qui pourraient être soignés, s’inquiète le docteur Geneviève Macé, à l’origine de la création du centre et elle-même mère d’un enfant autiste. En effet, la moitié des diagnostics se font après 4 ans, le plus souvent à l’école. C’est là que l’on voit si l’enfant va vers les autres, s’il joue ou non. » La dynamique de ce centre, devenu pilote, n’est plus à prouver, puisque la majorité des enfants qui y passent peuvent ensuite entrer en CP à l’âge de 6 ans.

« Cette éducation précoce pour tous les enfants autistes est un acquis inestimable qui doit s’étendre à tous les enfants limousins. C’est aussi un objectif pour tous les enfants de France », insiste dans un communiqué le collectif des parents d’enfants autistes Avenir autisme Limousin. Dans ce contexte, le choix fait par l’ARS de laisser des enfants autistes sans prise en charge après 4 ans à partir de 2019 va à l’encontre d’un projet pourtant unique en France. « Cela va provoquer des inégalités de chances terribles, regrette le Dr Macé. Un enfant diagnostiqué à 3 ans et 11 mois sera admis pour deux ans à l’éducation préscolaire indispensable. Un enfant du même âge, diagnostiqué un mois plus tard, restera sans solution. C’est inacceptable. »

Ixchel Delaporte

Article publié le 26 septembre 2018.


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