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Alors que l’on parle à peine d’expérimentation de la semaine de 4 jours dans la fonction publique, à la Direction Générale des Finances Publiques, les agent.es de certains départements doivent se prononcer pour ou contre faire partie de l’expérimentation avant le 22 avril.
À l’heure ou l’organisation du travail questionne, ou les conditions d’exercice de nos missions ne cessent de se dégrader, où les aspirations changent, notamment depuis la crise du Covid, ou la conciliation entre vie privée et vie professionnelle devient un sujet central, la semaine en 4 jours ne peut être une réponse satisfaisante si elle ne s’accompagne pas d’une véritable et conséquente réduction du temps de travail.
A la CGT, nous disons NON à un temps global de travail inchangé, compressé sur moins de jour, augmentant ainsi les plages de travail au quotidien.
Ce n’est en aucun cas une avancée sociale.
Plusieurs expériences menées ces dernières années en Europe lient semaine de 4 jours, réduction de la durée hebdomadaire et maintien du niveau du salaire.
Mais nous sommes habitués, l’administration applique les nouvelles mesures d’organisation du travail côté économie et rationalisation, beaucoup moins côté progrès social .
A l’heure du télétravail, l’administration plafonne les indemnités, fait reposer la responsabilité de conformité électrique sur les agent.es et impose du télétravail « exceptionnel » à l’envi sans respect des normes.
A l’heure des flex offices, co-working et espaces de convivialité, l’administration cherche à diminuer ses mètres carrés sans réflexion à long terme et met en place des pseudos budgets participatifs.
A l’heure du manque d’attractivité, S. Guerini met en avant le licenciement dans la fonction publique (qui d’ailleurs existe déjà pour manquement ou faute grave).
Et l’administration rendrait presque service à ses agent.es avec la semaine en 4 jours qui leur permettrait, selon elle, de mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle ?
Sauf qu’à la DGFIP, candidater à l’expérimentation se ferait par service alors que la note Fonction Publique indique que celle-ci se fait sur la base du volontariat de l’agent.
Cette décision nie totalement les organisations personnelles des agents et le dialogue social.
La méthode n’est pas acceptable, les agent.es, avec leurs représentant.es, doivent exiger que les procédures de dialogue social soit respectées.
Les CSA, en Formations Spécialisées, doivent être consultés en préalable à toute expérimentation modifiant l’organisation et/ ou les horaires de travail.
Un cadrage national est nécessaire et le calendrier de consultation, actuellement éhontément court en période de congés scolaires est à revoir.
Tel qu’acté dans la note Fonction Publique, la DGFIP ne comptant aucune mission justifiant de retenir, par exception, un volontariat par service, le caractère individuel du volontariat s’impose à cette expérimentation.
Pour la CGT Finances publiques, au vu du contexte social de notre administration, des alertes répétées sur les conditions de travail, la Direction Générale ne peut se permettre cette mise en place à marche forcée. Aucune régression en matière de droits et de conditions de travail des agents n’est acceptable.
Pas besoin d’être grand clerc pour constater que cette semaine EN 4 JOURS exclut de fait les personnes avec contraintes familiales ou les personnes ayant des trajets longs pour rejoindre leur lieu de travail.
Et les notes directionnelles évoquent également le retrait des jours RTT pour les agents au forfait, tout comme la réduction du nombre de jours de télétravail etc.....
Ce concept est déjà expérimenté depuis mars 2023 à l’URSSAF Picardie sur la base du volontariat. Si 70 % des 200 salariés éligibles trouvaient l’idée intéressante, dans les faits, seuls 3 l’ont accepté, uniquement des personnes sans enfant à charge.
Chez les 197 autres, le nouveau format a été jugé incompatible avec la vie de famille et notamment les horaires de crèche et d’école.
En Belgique, la semaine en 4 jours ouverte à toutes et tous depuis fin 2022 n’a convaincu que 0,5 % des salarié.es, 99,5 % ne voyant pas comment faire en 4 jours ce qu’il est déjà difficile de faire en 5.
Les seules expériences qui ont fonctionné à l’étranger ( Irlande, Allemagne, Espagne…) sont celles qui s’accompagnent d’une réduction du temps de travail et de la création d’emplois.
Article publié le 30 avril 2024.