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Cellules d’écoute psychologique pour les agents des finances publiques : quid de la psychologie dans le dialogue social ?

Au hasard de la lecture du Bulletin officiel des annonces des marchés publics, les syndicats ont pu découvrir que la Direction générale des finances publiques (DGFIP) avait décidé de lancer un appel d’offres pour « la mise en place de deux cellules d’écoute psychologique destinées aux agents de la DGFIP ».

Pourquoi deux cellules ? L’une serait destinée à l’ensemble des agents de la direction, l’autre plus spécifiquement destinées aux cadres.

Selon les informations recueillies par Acteurs publics, la DGFIP devrait officiellement présenter le détail de ce dispositif lors du comité de suivi du plan d’action en matière de conditions de travail le 5 avril prochain.

C’est bien de vouloir « accompagner » les agents qui peuvent se sentir mal dans leur travail mais il serait aussi intéressant de s’attacher aux causes maintes fois soulignées par les organisations syndicales et assez régulièrement confirmées dans les observatoires internes mis en place et dont les résultats sont connus depuis des années.

La dégradation croissante des conditions de la vie au travail est bien évidemment étroitement liée d’une part aux nombreuses réformes de structures et réorganisations qui se sont accumulées depuis 2008 (date de la fusion des directions des impôts et de la comptabilité publique) sans toujours une grande lisibilité sur les perspectives pour le personnel et d’autre part la poursuite régulière d’amputations de moyens tant en personnel que sur les budgets de fonctionnement, voire de l’action sociale ministérielle...

Pour mémoire, signalons qu’entre 2008 et 2016, plus de 20.000 emplois sont été supprimés et que le processus n’a cessé d’être poursuivi par les gouvernements successifs. C’est dire !

Ce ne n’est assurément pas la décision « discrètement » prise de mise en place de ces cellules d’écoute qui vont apaiser les tensions dans les postes et services et améliorer le climat social à la DGFIP comme dans la plupart des services du Ministère des Finances. Le gouvernement serait bien inspiré de faire un peu plus de psychologie dans le dialogue social dont on parle beaucoup mais comme on dit souvent : « ce ne sont pas ceux qui en parlent le plus qui le pratiquent le mieux ».

En tout état de cause, les résultats de la journée d’action du 22 mars aux finances est bien significative d’un réel mal-être d’une population qui attend, au-delà d’une écoute et d’un minimum de considération, d’être véritablement entendue. Pour les agents des finances, cela passe par un changement de politique à leur endroit et maintenant.

Article publié le 28 mars 2018.


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