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11 septembre 1973 : il y a cinquante ans, le coup d’Etat du général Pinochet

Les Etats-Unis commémorent aujourd’hui la tragédie du 11 septembre 2001 qui a coûté la vie à 3000 victimes innocentes. S’il faut bien évidemment parler du 11 septembre 2001 et dénoncer le massacre des innocents, il faut aussi parler du 11 septembre 1973 et rappeler, cinquante ans après, le rôle décisif des américains et de la bourgeoisie chilienne dans le coup d’Etat du général Pinochet qui a installé l’une des plus féroces et des plus cruelles dictatures au monde.

Mais on ne peut parler de la dictature de Pinochet sans évoquer le socialisme à la chilienne de Salvador Allende. Les deux hommes symbolisent deux modèles de société diamétralement opposés.

Allende était un révolutionnaire particulier. Il voulait réaliser le socialisme non pas par une révolution violente, mais d’une manière pacifique, par les urnes.

Le 3 novembre 1970, il gagne les élections et devient président de la République du Chili. Mais Salvador Allende n’est resté au pouvoir que trois ans. Il n’a pas pu réaliser "la voie chilienne vers le socialisme". En effet, le 11 septembre 1973, le général Augusto Pinochet, avec l’aide des Etats-Unis, met un terme par la violence à cette expérience du passage pacifique au socialisme. Le rêve "d’el compañero presidente" est brisé par la force brutale de la junte militaire.

Le général Pinochet prend le pouvoir. La dictature militaire remplace le socialisme démocratique. Assassinats, exécutions sans sommation, tortures ... sont devenus des paratiques quotidiennes. Les prisons et les commissariats sont débordés. Le Stade national de Santiago est transformé en centre de détention de masse. On y entasse des hommes et des femmes amenés des quartiers populaires par des bus et des camions militaires des semaines durant. C’est dans ce stade également que les militaires ont fait taire définitivement le chanteur Victor Jara : "Criblé de balles, les mains non pas tranchées mais broyées" écrivait sa femme dans "Victor Jara, un chant inachevé". La dictature a laissé derrière elle des milliers de morts, de disparus, d’exilés et de torturés.

Sur le plan économique, aidée par les "Chicago boys" disciples de Milton Friedman, la dictature a imposé une marchandisation totale de toutes les dimensions de la vie : la santé, l’éducation, l’électricité, l’eau, la mer, les communications etc. sont livrées au libre jeu du marché dominé par les multinationales américaines. Dictature, marché et capitalisme vont de pair. Le Chili est ainsi devenu le laboratoire des politiques néolibérales qui vont se généraliser un peu partout à travers la planète. Aujourd’hui en France, Macron poursuit avec un zèle très singulier ces mêmes politiques. Sur ce point précis, on peut dire qu’il est le digne successeur de Pinochet.

Fidèle à ses convictions, Allende a préféré mourir dignement que de se rendre à la junte militaire. Dans ses derniers moments, il s’adresse à son peuple : "Je paierai de ma vie la défense des principes qui sont chers à cette patrie (...) L’Histoire est à nous, c’est le Peuple qui la fait".

Le général Pinochet est mort paisiblement sur son lit d’hôpital militaire protégé par les Etats-Unis qui célèbrent aujourd’hui le 11 septembre...2001.

Mohamed Belaali

Article publié le 21 septembre 2023.


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