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La crise du COVID, prétexte pour une technopolice patronale

Essity, un groupe suédois fabriquant des produits d’hygiène (papier toilette, essuie-tout…), veut mettre en place, au nom de la crise sanitaire, un système de contrôle électronique des déplacements de salariés. Les syndicats sont vent debout contre cette technopolice qui ne dit pas son nom.

L’entreprise, qui compte près 2 800 salariés en France répartis sur huit sites, affirmait, en janvier dernier, que ce dispositif vise à « renforcer la sécurité des collaborateurs », en limitant « le plus possible tout risque de transmission du virus ».

Essity a choisi un modèle de la société belge de technologie Phi Data – des boîtiers individuels numérotés portés par les salariés, dont les déplacements sont enregistrés. Le projet a été présenté sur chaque site en novembre 2020 et les commandes sont déjà passées.

En clair, les salariés devraient porter un boitier, comme des chiens, soit à la taille soit accroché à un cordon autour du cou. Ce collier déclenche un signal dès que la distanciation physique n’est pas respectée.

Si un salarié déclare être contaminé par le SARS-CoV-2, il serait alors possible d’identifier par le traçage si d’autres boîtiers ont été « en contact » avec le sien. En effet, dès qu’un boîtier se trouve à moins d’une certaine distance d’un autre, il vibre ou émet un son pouvant atteindre 83 décibels, ou bien sa LED clignote. Bienvenu dans le monde d’après…

Les capitalistes comptent bien profiter au maximum de la crise sanitaire pour renforcer brutalement l’exploitation, la résignation et l’isolement des travailleurs les uns des autres… pour leur plus grand bien et surtout la santé parait-il…

Soulignons avec force que le renforcement du contrôle social par le patronat est parallèle aux lois liberticides et autres décrets qui veulent prévenir (comme s’ils le pouvaient…) toute forme de contestation sociale. Les unes se nourrissent des autres et il ne tient qu’à nous et à nos organisations ouvrières d’y mettre un stop immédiat avant qu’il ne soit trop tard.

Plus que jamais, l’heure est à la désobéissance sociale organisée.

Article publié le 9 mars 2021.


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