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Solidarité avec Pablo Gonzalez, journaliste emprisonné en Pologne

« Violations des droits humains » : les autorités polonaises accusées par un journaliste basque maintenu en prison, et au secret, depuis plus de 6 mois

De nos camarades "Unité CGT"

Dans un communiqué, le Bureau européen de la Fédération Syndicale Mondiale a apporté le soutien des syndicalistes de classe au journaliste basque Pablo Gonzalez, qui croupit dans les prisons polonaises, abandonné par les médias et l’Etat espagnol à son sort.

Arrêté, le 28 février en Pologne, quatre jours après le début de la guerre en Ukraine, puis « maintenu en détention » le journaliste est toujours emprisonné par les autorités polonaises dans la prison de Radom, une ville située à 40 km de Varsovie, la capitale du pays.

Le journaliste est de fait placé en isolement ; il ne peut sortir qu’une heure par jour dans la cour de la prison, certains soins médicaux lui sont refusés. Il subit aussi tout au long de la journée des fouilles à nu « humiliantes ». Au cours des six derniers mois, et en violation de l’article 8 de la Convention européenne des droits et libertés fondamentales, il a également été privé de toute communication avec sa famille.

Sa famille a pourtant demandé l’autorisation de lui rendre visite en prison, mais à ce jour n’a reçu aucune réponse officielle, et aucun contact téléphonique n’a été autorisé pendant ces six mois. Depuis l’arrestation de Pablo Gonzalez, il n’a reçu que cinq lettres de sa famille, et toutes très tardivement. Jusqu’à présent, il n’a pu contacter que son avocat et le consul d’État espagnol.

Pablo González a porté plainte, à la mi-septembre, devant la Cour européenne des droits de l’homme et pour « violations de ses droits humains ». Il a dénoncé une parodie de procédure judiciaire.

Le journaliste, comme tant d’autres professionnels, se trouvait à la frontière polonaise, plus précisément à Przemysl, pour rendre compte de la crise des réfugiés qui se déchaînait à la suite du déclenchement du conflit. Depuis son arrestation, il est accusé d’être un espion du Kremlin, un crime que le Code pénal polonais punit d’une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.

Même l’organisation « Reporters sans frontières » s’est ému de la situation vécue par le journaliste. Paval Szalai, le chef de la section Balkans de RSF, a rapporté au journal espagnol El Salto avoir envoyé une lettre au procureur fin juin lui demandant de mettre fin à la "détention provisoire" du journaliste. « Nous ne pouvons et ne devons pas juger si Pablo est innocent ou non, mais les autorités polonaises ne sont pas transparentes. Et nous voyons des raisons illégitimes pour maintenir un journaliste en détention préventive aussi longtemps dans un pays qui appartient à l’Union européenne et aussi sans pouvoir voir sa famille », expliquait-il.

Selon l’avocat du journaliste, il faut s’attendre à ce que le procès n’ait pas lieu avant le milieu de l’année prochaine. De plus, la famille de Pablo Gonzalez a expliqué douter fortement du caractère équitable et impartial du procès, ainsi que du procureur, directement nommé par le ministère de la Défense et de la Justice.

Dans son communiqué, le Bureau européen de la FSM a exigé la libération immédiate, et sans inculpation, de Pablo Gonzalez : « nous trouvons inacceptable qu’un État détienne un journaliste de manière aussi arbitraire et sans aucune preuve. C’est une attaque contre la liberté de la presse et la démocratie et nous exhortons donc l’État espagnol et l’Union européenne à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin une fois pour toutes à cette injustice. »

Article publié le 24 octobre 2022.


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