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À Melun, les syndicalistes et leurs soutiens se rebiffent

Mardi 10 juillet, en réaction aux témoignages d’employés dans les services préfectoraux de Seine-et-Marne, la CGT a appelé à un rassemblement pour défendre les libertés syndicales et pour dénoncer des conditions de travail de plus en plus dégradées.

Devant la préfecture de Melun, chef lieu du département de Seine-et-Marne, l’Union Fédérale des Syndicats de l’Etat-CGT s’est mobilisée, mardi 10 juillet, en soutien aux fonctionnaires victimes de discriminations, de harcèlement moral et de marginalisation. Philippe Bourguignon, responsable du syndicat référent régional pour la CGT-USPATMI, syndicat des personnels du ministère de l’intérieur, l’un des initiateurs du rassemblement, estime qu’il s’agit de « défendre le droit fondamental de la liberté syndicale et le bien-être au travail ». « On exige que le dialogue social tant martelé par les ministres soit appliqué partout, y compris dans les préfectures », clame le responsable CGT.

Depuis janvier 2017, les cas de harcèlement moral et de discriminations en raison de l’engagement syndical dans les services départementaux de l’Etat, préfecture et sous-préfectures notamment, se sont multipliés.
Une jeune service civique a vu son contrat rompu soudainement au motif qu’elle ne faisait pas bien son travail. Cette rupture de contrat pourrait être en rapport avec ses liens avec des militants CGT. Une personne a été déplacée d’office pendant un arrêt de travail, un homme a été mis au placard pendant un an. Récemment, un agent originaire des Antilles s’est vu refuser son droit à un congé bonifié la veille de son départ en vacances. Ces congés sont accordés aux fonctionnaires d’outre-mer qui travaillent en métropole.

Déplacements forcés, harcèlement, chantage

Une ancienne employée de sous-préfecture, syndicaliste, est la première à briser le silence. « J’ai pris un congé parental d’une année car il n’y avait pas de place en crèche pour mon enfant. Je ne voyais pas comment m’organiser autrement » confie la jeune maman. Suite à un changement de direction, la fonctionnaire s’inquiète de probables réorganisations de son service. Elle contacte son employeur qui la rassure. « J’ai finalement reçu un appel téléphonique m’informant de mon déplacement à 70km de chez moi ». Après des mois d’incertitudes, un poste lui est proposé dans une autre sous-préfecture de Seine-et-Marne qu’elle doit obligatoirement accepter bien que, là encore, très éloigné de son domicile.

Un engagement syndical qui passe mal

La jeune femme décide alors d’adhérer à la CGT. En mai dernier, le premier syndicat CGT de la préfecture de Seine-et-Marne voit le jour. Son engagement syndical passe mal et les conditions de travail de l’employée de préfecture vont de mal en pis. Les agressions verbales sont récurrentes et violentes « t’es grosse », « t’es moche », « sale Cotorep », s’entend-elle dire. Fatiguée et stressée, la jeune femme est victime d’un accident de voiture en allant au travail. Deux mois seront nécessaires pour qu’un expert soit nommé et que l’accident de travail imputable à l’administration soit reconnu. Actuellement en arrêt, la fonctionnaire a une nouvelle fois été changée de service en son absence : « Dans mon ancien bureau, on était quatre femmes solidaires, toutes à la CGT. Ils ont voulu éclater le groupe. Je n’ai même pas eu le droit à un mail personnel. Ils l’ont envoyé à tout le service ». « Mais les langues commencent à se délier doucement, les gens parlent des pressions qu’ils ont subit, se réjouit-elle. Des collègues ont peur de tomber enceinte. Elles se demandent si elles retrouveront leur poste après leur congé maternité. Les choses doivent changer ».

La préfecture de Melun déclare cependant ne pas avoir connaissance de tels cas et assure que le droit syndical est respecté. Elle ajoute également que si un cas était avéré, toutes les mesures seraient prises « pour accompagner cet agent dans les meilleurs conditions possibles ». (c’est-à-dire ? .... leur mener la vie ENCORE plus dure ? Nous avons malheureusement des exemples au sein de notre administration : il suffit de voir nos collègues des PO et du centre d’encaissement de Lille !!! NDLR)

Article publié le 13 juillet 2018.


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