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EN 2022, LES ACTIONNAIRES ONT PERÇU 80 MILLIARDS D’EUROS

Les quarante entreprises du CAC 40 ont distribué le montant record de 80,1 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2022, en dividendes ou rachats d’actions, selon la lettre financière Vernimmen.

« En 2022, d’après nos compilations, les entreprises du CAC 40 ont rendu à leurs actionnaires 80,1 milliards d’euros, dont 23,7 milliards d’euros sous forme de rachats d’actions, soit le niveau le plus haut jamais enregistré depuis que nous faisons cette étude » (2003), a souligné la lettre d’information spécialisée. Pour mémoire, les dividendes versés atteignent 56,5 milliards d’euros, contre 45,6 milliards en 2021 et 28,6 milliards en 2020, durant la pandémie

Les trois premiers groupes redistribuant des capitaux propres à leurs actionnaires ont représenté 31% du volume, selon la même source : TotalEnergies (13,3 milliards d’euros de rachats d’actions ou de dividendes), LVMH (7,1 milliards) et Sanofi (4,7 milliards). La barre des 50% est franchie en ajoutant quatre autres groupes à ce trio de tête, BNP Paribas, Stellantis, AXA et Crédit Agricole..

On le voit, ces monopoles capitalistes qui dirigent notre pays par l’intermédiaire de leurs VRP au gouvernement, au parlement et ailleurs, ne connaissent pas la crise. Ces entreprises, gavées et surgavées de subventions publiques, distribuent donc le fruit du travail et les richesses produites par les travailleurs, aux actionnaires, véritables parasites dont on ne saurait souligner le caractère réellement oisif, improductif et accapareur du travail d’autrui…. tout en réclamant le flicage et le travail forcé des chômeurs, l’allongement et le durcissement des conditions de l’age de départ à la retraite, la privatisation des biens communs… et bien sur toujours plus d’argent public pour maintenir le train de vie de cette petite caste.

>> A la veille des annonces du gouvernement sur son projet de réforme des retraites, alors que l’explosion des prix, notamment de l’électricité et de l’alimentaire, étrangle chaque jour un peu plus des millions de foyers ouvriers et populaires, ce chiffre de 80 milliards incite à la colère et surtout à une riposte organisée du monde du travail.

Car, cette somme folle de 80 milliards distribués aux seuls actionnaires, doit revenir aux travailleurs et au peuple, à la réponse des besoins, à la réindustrialisation, au développement des services publics. Alors qu’on nous répète, après avoir ouvert grand les vannes du Trésor public pour maintenir le taux de profit des grands et moyens groupes, qu’il n’y a plus d’argent, cette annonce doit être pris pour ce qu’elle est : une provocation, et un témoignage du degré de déconnexion des riches vis à vis du reste de la population.

Le cas Total est ici particulièrement révélateur. Après avoir pris en otage la population par son refus de répondre aux revendications légitime des salariés des raffineries et de la pétrochimie et distillé tant de fake news contre les raffineurs, le groupe Total assume avoir reversé 13,3 milliards d’euros. De qui se moque-t-on ? Total méprise, comme les autres géants capitalistes, la vie de ses ouvriers, mais aussi de l’ensemble de la population.

>> Cette situation précédait bien sur la guerre en Ukraine et la pandémie, mais avec la crise accélérée du système capitaliste éclaire cette réalité : les digues, à l’image des grèves à répétition tout secteurs confondus au Royaume-Uni après 40 ans de “paix sociale’”, peuvent sauter les unes après les autres. Surtout avec un taux d’inflation à deux chiffres et l’explosion des prix de l’énergie, une conséquence évidente du démantèlement d’EDF-GDF, la libéralisation/privatisation sauvage du secteur des IEG au nom du marché européen et du dogme autoritaire de l’Union européenne

Ce ne sont pas les “super profits” qu’il faut “taxer”, ce sont bien les “profits” des capitalistes qu’il faut exproprier intégralement, c’est à dire redistribuer au peuple les richesses créées par les travailleurs. Il s’agit bien là d’une mesure/revendication de salut public, parallèle de la nécessaire fermeture de la Bourse, de la saisie des banques, de la socialisation de l’ensemble des secteurs économiques du pays.

> En ce début d’année, la mobilisation contre les réformes des retraite et de l’Assurance-chômage doivent aller de pair avec les grèves offensives pour les salaires, plus que jamais légitimes. Toutes ces luttes doivent bien être confédéraliser pour converger dans un vaste mouvement d’ensemble pour défaire le gouvernement sur ses projets de réformes et gagner aussi l’augmentation générale des salaires/pensions/allocations et le rétablissement de l’échelle mobile des salaires !

Plus encore, portons la revendication commune de la FNIC CGT et de la FNME CGT sur la nationalisation du secteur énergétique (pétrole, gaz, électricité) !

Généralisons la riposte globale et unitaire du monde du travail, construisons le rapport de force pour imposer la réponse à nos besoins ! Imposons la justice sociale et un autre choix de société, débarassés du capitalisme !

Article publié le 9 janvier 2023.


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