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Le pouvoir d’achat est LA priorité absolue des...


Le pouvoir d’achat est LA priorité absolue des Français. 40% des Français ne partiront pas en vacances cet été. Les prix de l’essence et des produits vitaux explosent, l’inflation bat des records historiques et devrait atteindre 7% en décembre. L’ensemble des organisations syndicales du pays demandent une augmentation des salaires face à l’urgence (VOIR DÉCLARATION COMMUNE JOINTE) .

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La réponse du gouvernement ? Des miettes, des chèques et des mesurettes dans son « paquet pouvoir d’achat » examiné à l’Assemblée nationale.
A la lecture du projet, un constat prévaut : Toujours plus pour le capital, toujours moins pour le travail et le "Travailler plus pour gagner moins" comme crédo.

Pouvoir d’achat : 55 euros le 10 du mois, ce qu’il reste en moyenne aux 38 millions de Français gagnant moins de 2000 euros par mois

55 euros le 10 du mois ( indicateur Finrog/RMC : 55 euros le 10 du mois ) c’est ce qu’il reste en moyenne aux 38 millions de Français gagnant moins de 2000 euros par mois, pour survivre. Avec ça, près d’1 Français sur 2 ne pourra pas partir en vacances cet été. L’horizon est sombre, les bouffées d’oxygènes faméliques. À l’explosion des prix des produits de première nécessité, s’ajoutent l’augmentation des prix de l’essence et du gasoil « et en même temps » des prix du train, malgré le gros mensonge du patron de la SNCF ( le dirigeant de la SNCF annonçait sur un an une baisse de 7 % du prix moyen du billet alors que l’INSEE sur la même période a indiqué une hausse de 14,6 %).


+44% sur les pâtes premier prix, +23,5% sur le riz, +10,93% sur la farine, +13,4% sur le lait, +7% sur les œufs, +15,31% sur les pâtes, +14% sur les steaks hachés, +11,34 % sur les viandes surgelées, +8,84% sur les légumes en conserve, +17,97% sur les huiles, +39,2% sur le café arabica, et ainsi de suite.

Les prix s’envolent, les profits explosent, les salaires eux, ne suivent pas.

Élisabeth Borne avait promis qu’elle serait la Première ministre du « compromis ». Tous les syndicats du pays réclament l’augmentation des salaires face à l’urgence, le mot est banni du texte en discussion à l’Assemblée nationale.

Paquet « pouvoir d’achat » : le double discours du gouvernement

Ce « paquet pouvoir d’achat », arrivé ce lundi à l’Assemblée nationale, est une immense arnaque.

Il pourrait se résumer ainsi : des miettes malgré une inflation historique.
L’équation est simple : l’inflation devrait continuer à exploser pour atteindre 7 à 8% en décembre. Combien de points de pouvoir d’achats vont perdre les salariés ? 3, 4, 5% ? Le gouvernement promet des primes pour les entreprises qui le voudront bien, des miettes payées par… le contribuable.

Un mot est totalement absent du projet de loi : salaire.

Malgré un chapitre intitulé « valorisation du travail et partage de la valeur », l’augmentation des salaires, les dividendes et les profits records des profiteurs de crise ne sont pas mentionnés.

La question du partage de la valeur ajoutée n’est en fait jamais posée. Depuis 40 ans, le transfert de la richesse produite se fait toujours dans le même sens : du travail vers le capital. Et ce projet de loi va accentuer le processus, notamment sur la question cruciale des loyers, premier poste de dépenses des Français.

Loyers : le gouvernement choisit de faire payer l’inflation aux locataires

La hausse des loyers de 3,5 % va en effet avoir une conséquence concrète. Comme toujours, il s’agit ici de gratter le vernis de la communication gouvernementale : cette hausse revient à faire porter aux locataires, en immense majorité salariés, la charge de l’inflation. On parle donc, à travers ce paquet pouvoir d’achat censé améliorer la vie des Français, d’un transfert du coût de l’inflation, du travail vers la rente. Un choix politique. Celui d’Emmanuel Macron.

Pourtant ce même Président rappelait dans son discours du 14 juillet son intention ( après avoir défendu Uber) de défendre ........... « la valeur travail ». 

Emmanuel Macron, dont les révélations Uber Files a dévoilé son accord et ses discussions secrètes avec Uber, ont démontré son lobbying en faveur du grand capital contre l’avis du gouvernement de l’époque et de la justice de son pays, avec le « paquet pouvoir d’achat » décide donc d’arbitrer en faveur de la rente, contre le travail. L’explosion du coût de la vie va être supportée par les locataires, beaucoup moins par les propriétaires. Par les travailleurs, pas les rentiers.

Injuste ? Terriblement. En France, seuls 4% des ménages disposant d’un seul bien immobilier le mettent en location.

À l’autre bout de la chaîne, la moitié du parc locatif privé appartient à des foyers possédant plus de cinq biens – soit 3,5 % des ménages français.

3,5% des ménages aux revenus les plus élevés possèdent la moitié des logements du pays.

Mais le gouvernement ne choisit pas d’exiger que cette infime frange de propriétaires participe à l’effort face à l’inflation historique. Non, il va demander l’effort, une fois n’est pas coutume, aux travailleurs.

La rente ( le capital) plutôt que le travail et les salariés....... c’est le choix de ce gouvernement.

« Ceux qui ne sont rien » auront des miettes

Elisabeth Borne dans le texte : « Le travail, c’est la création de richesses »...... « Le travail, c’est la clé de l’émancipation ».

À deux doigts de parler d’exploitation et de travail aliéné ?

« Les travailleurs de la deuxième ligne, ont assuré la continuité de notre économie ». Un petit air de déjà vu quand Emmanuel Macron s’exprimait ainsi lors du premier confinement : « Il faudra se rappeler que notre pays tout entier repose aujourd’hui sur ces femmes et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ».
Une augmentation massive des salaires après le confinement ... On connait la suite.

Quand Mme Élisabeth Borne était ministre du travail, un rapport parlementaire lui a été remis. Le rapport Erhel. Il s’intitule : « reconnaissance des travailleurs de la deuxième ligne ». 17 métiers y sont identifiés : « camionneurs, agents d’entretien, caissiers, manutentionnaires, caristes, salariés du bâtiment, aides à domicile, agents de sécurité, vendeurs de produits alimentaires, ouvriers de l’agro-alimentaire ». Les travailleurs de la deuxième ligne qu’évoque Élisabeth Borne. On parle de 4,6 millions de salariés.
[ Rapport complet : https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/283080.pdf]

Que dit le rapport remis à la ministre il y a déjà deux ans ? « Ces travailleurs (de la seconde ligne NDLR) sont deux fois plus souvent en contrat courts que l’ensemble des salariés du privé. Ils perçoivent des salaires inférieurs de 30% environ. Ils connaissent plus souvent le chômage. Ils ont peu d’opportunités de carrière. Ils ont des horaires de travail fragmentés, qui ne permettent pas une conciliation satisfaisante avec la vie familiale… Ils travaillent dans des conditions difficiles. Ils sont exposés plus fréquemment à des risques professionnels. Ils ont deux fois plus de risques d’accidents ».

Qu’a été fait pour les premiers de corvées, « ceux qui ne sont rien », les petits, ces travailleurs de la seconde ligne ? Rien. Par contre, une donnée nouvelle est venue fracasser le quotidien : l’inflation historique de 5,2 %, plus forte explosion des prix en France depuis 36 ans [ https://www.liberation.fr/economie/en-france-linflation-continue-de-battre-des-records-en-mai-20220531_KA5BT2Z7C5GE3GVJTQORB3FXNY/].

Dans le texte « paquet pouvoir d’achat », pas une seule fois le mot augmentation des salaires. Circulez, il n’y a rien à voir ?

Ah si, on oubliait la revalorisation « historique » des fonctionnaires, selon Stanislas Guerini. Celle-ci est en réalité… inférieure à l’inflation.

Un mépris, un de plus alors que le point d’indice a été en phase glaciaire durant plus d’une décennie et que la perte de son pouvoir d’achat depuis 2000 est supérieure à 20 %, entraînant une véritable SMICARDISATION des fonctionnaires en début de carrière.

Les fonctionnaires obtiennent une revalorisation… inférieure à l’inflation

Le fameux dégel du point d’indice a eu lieu ce 1er juillet 2022 : une augmentation de 3,5% alors que l’inflation devrait atteindre les 7% dès la rentrée. Et la communication gouvernementale ose parler d’une augmentation historique. Une provocation pour l’ensemble des agents publics. Un mépris affiché pour des professions marquées par une paupérisation sans précédent, où les départs et crises de vocations ne se comptent plus, notamment à l’Hôpital Public et dans l’Éducation nationale.

Le point d’indice était gelé depuis 2010 suite à la crise financière de 2008. Ces dernières années, il n’avait été revalorisé que deux fois : de 0,6 %, en 2016 et en 2017 lors des deux dernières années du quinquennat d’Hollande. Soit + 1,2 % en douze ans. Les fonctionnaires attendent ni plus ni moins qu’un rattrapage de leur salaire des douze dernières années.

Les fonctionnaires subissent en réalité la troisième plus forte dévalorisation depuis trente ans, la pire année étant celle de 2021. Une part non négligeable de leur salaire (23,6% selon le gouvernement) correspond aux primes cumulées. C’est le cas par exemple de la prime Grenelle pour les enseignants. Or la hausse du point d’indice ne concerne pas les primes. Seul le salaire indiciaire sera augmenté de 3,5%.

Un scandale quand les salaires des fonctionnaires français figurent parmi les plus bas de l’OCDE.

La maigre valorisation du point d’indice n’est qu’un cache-misère. Elle ne fait qu’entériner la baisse des salaires réels dans la Fonction publique tandis que le coût de la vie explose.

À la crise sanitaire des deux dernières années s’ajoute la destruction des systèmes de santé et d’éducation

[ Extrait reprtage France Inter du 16 mai 2022 "IL VA Y AVOIR DES MORTS " : Dans la plupart des hôpitaux du territoire, les médecins redoutent le pire : une perte de chance pour les patients. "Quand on dit le système va s’effondrer, il faut savoir quelles vont être les conséquences", annonce Christophe Prudhomme, également porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF). "Ce sont des personnes qui n’auront pas de soins appropriés et il va y a voir une surmortalité par défaut de prise en charge et par manque de moyens".
Il renchérit : "Cet été, il va y avoir des morts, des gens qui vont mourir parce qu’ils n’auront pas de prise en charge adapté en temps et en heure, qui vont stagner sur des brancards, sans une surveillance suffisante. Il faut dire les choses telles qu’elles sont." ]

• Accéder au reportage complet France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/il-va-y-avoir-des-morts-alerte-dans-les-hopitaux-publics-pour-cet-ete-5009435

La fermeture des services d’urgence dans les hôpitaux ou encore la crise de recrutement sans précédent dans l’Éducation nationale soulignent la dégradation des conditions de travail des salariés de la Fonction publique, une fois de plus méprisés.

Des milliards sans contrepartie pour le capital, et « en même temps » des miettes pour le travail

Mais ce mépris pour toutes ces femmes et tous ces hommes qui font tourner le pays, n’est malheureusement pas nouveau. Dès le début du précédent quinquennat, la couleur avait été affichée : suppression de Impôt sur la fortune (ISF), plafonnement de la taxation des revenus du capital et « en même temps » baisse de l’aide personnalisée au logement (APL).

Le schéma de sa politique de l’offre est connu : des milliards déversés sans aucune contrepartie sociale sur les grands groupes, l’explosion des dividendes et des profits faramineux pour les profiteurs de crise, et « en même temps », des licenciements économiques malgré les flots d’argent public. Le plan de « relance » avait ainsi distribué 100 milliards d’euros à des entreprises réalisant pour certaines les marges les plus importantes de l’histoire du pays. Combien pour les salarié.e.s, les allocatires des minimas sociaux ? 900 millions d’euros pour les plus fragiles, 0,9% du plan de « relance ».

Le ruissellement a bien eu lieu, dans la poche des 500 familles les plus fortunées du pays. Elles ont doublé leur patrimoine sous Macron, passant de 500 à 1 000 millards en 5 ans.
Et Il se pourrait fort que les miettes envoyées à travers ce « paquet pouvoir d’achat », soient les dernières. Un vieux refrain commence à faire son retour : celui du chantage à la dette publique.

Bruno Le Maire a ainsi évoqué la « cote d’alerte » atteinte, selon lui, par les finances du pays. Peu importe que la fameuse règle d’or de 3%, ait été bafouée à… 170 reprises au cours des 10 dernières années. La politique économique que prépare le gouvernement se résume en un mot : l’austérité.

Combien de lits d’hôpitaux, de postes d’enseignants supprimés ? On ne le saura que trop vite.

En attendant, comme toujours, la priorité est donnée au capital sur le travail. , semble extrêmement risqué.

La demande est déjà très faible, la consommation s’étant affaissée de 1,5 % au premier trimestre. La confiance des ménages est en chute libre ( Indicateur INSEE : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6461508 ) au même niveau qu’en décembre 2008, après le déclenchement de la crise des subprimes.

Ce choix gouvernemental est bel et bien un choix réactionnaire de soutenir l’offre plutôt que la demande, l’austérité plutôt que l’investissement massif dans nos services publics à bout de souffle, le capital plutôt que le travail, les plus riches plutôt que les moins favorisés alors même que l’inflation est historique.

Ce choix politique, dans un pays où 5 milliardaires détiennent autant que 27 millions de personnes, qui a connu dans un passé pas si lointain les mouvements des Gilets Jaunes et des retraites, plus longs mouvements sociaux en France depuis un demi siècle, doit trouver une réponse de la part des salarié.e.s et de la jeunesse.

[ Accéder au dossier législatif et au projet de loi :
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/dossiers/alt/mesures_urgence_pouvoir_achat]

Alors que les conflits se multiplient dans les grandes entreprises comme dans nombre de PME pour exiger des hausses de salaire, l’heure est à la construction d’un large mouvement social pour dire STOP à cette politique et exiger ce qui est dû au monde du travail, aux précaires et chômeurs de notre pays !

En pièces jointes :
• le communiqué unitaire de toutes les organisations syndicales ( COMMUNIQUE INTERSYNDICAL : La préservation du pouvoir d’achat nécessite un meilleur partage de la richesse )

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• l’appel CGT/Solidaires pour les salaires et à une mobilisation public/privé le 29 septembre 2022.

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DOCUMENT COMPLET : 
https://www.cgtfinances.fr/IMG/pdf/4_pages_salaires_25052022.pdf

ACCEDER AU DOSSIER CGT : QUOI QU’IL EN COÛTE ? A QUI ? :
https://www.cgt.fr/actualites/france/interprofessionnel/salaires/quoi-quil-en-coute-qui

Derrière les milliards dont nous abreuvent les gros titres de la presse se cachent des choix ! Très éloignés de notre quotidien de fin de mois difficiles il nous est souvent compliqué d’en mesurer les conséquences sur notre vie. La CGT publie un petit dépliant qui devrait vous aider à rétablir, sur quelques grandes données économiques, les ordres de grandeur de ce "pognon de dingue" dont on parle.

Article publié le 26 juillet 2022.


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