vous êtes ici : accueil > Actualités > Opinions

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

Célébration de l’abolition de la peine capitale par Macron l’exécutant du capital

Robert Badinter, ancien ministre de la Justice, vient de tirer sa révérence. Un hommage national a été rendu à Badinter, cet ancien président du Conseil constitutionnel, célébré par toute la classe politique française pour avoir été l’artisan de l’abolition de la peine de mort,

Ironie de l’histoire, au moment où une cérémonie d’hommage national en l’honneur de Robert Badinter était organisée par l’État policier et militariste français, au cours de laquelle Macron encensait l’abolition de la peine de mort, son gouvernement poursuivait sa politique de destruction économique suicidaire et de durcissement autoritaire tortionnaire, doublée de peines sociales psychologiquement mortelles infligées à l’innocente population française, précipitée violemment dans la paupérisation, source de mort psychologique.

Tout cela sur fond d’un contexte marqué par les préparatifs de guerre, l’inauguration du militarisme, pourvoyeurs de futurs imminents charniers sur plusieurs fronts de guerre. Et de complicité de crime de génocide commis par Israël contre les populations civiles palestiniennes dans la bande de Gaza assiégée.

Sans avoir commis quelque crime de lèse-majesté contre le capital français opéré au moyen d’une grève générale insurrectionnelle, ou de manquements professionnels délictueux, la population laborieuse française est, depuis le début du premier mandat présidentiel macronien (d’aucuns diraient le mandat pestilentiel, tant il exhale des relents de racisme décomplexé antimusulman, de remugles bellicistes et de complicité de génocide), condamnée aux peines sociales économiquement mortelles, matérialisées par les punitifs licenciements, les blâmables marginalisations sociales, les coupables réductions de son pouvoir d’achat explosé sous l’effet conjugué de la contraction des salaires et de la hausse des prix, les répréhensibles destructions psychologiques. Et dernière mortelle condamnation infligée au peuple travailleur de France par les bourreaux du gouvernement Macron, l’extension de la durée d’exploitation salarié, repoussée à 64 ans. Autrement dit, depuis septembre 2023, 27 millions de salariés sont condamnés à sacrifier deux années supplémentaires dans les bagnes des entreprises, à précipiter leur mort par la guillotine de l’exploitation capitaliste.

C’est dans ce contexte des peines sociales économiquement mortelles administrées cruellement aux différentes catégories socioprofessionnelles françaises, notamment les agriculteurs et la classe moyenne précipitée dans la paupérisation et la prolétarisation, que le gouvernement Macron a rendu un hommage national à Robert Badinter, l’artisan de l’abolition de la peine de mort.

Lors de cette cérémonie publique d’éloge funèbre de l’ancien garde des Sceaux, le président Macron est revenu sur l’abolition de la peine capitale, promulguée le 9 octobre 1981. « Une force qui vit et arrache la vie aux mains de la mort », a déclaré Macron.

Macron, en justicier des causes pendues de sa tête « menacée de décapitation » par nombre de Français meurtris par les politiques antisociales gouvernementales, est monté au créneau (pas encore sur l’échafaud comme le souhaite une certaine frange de la population française radicalisée, pour qui Macron est le dernier Bourreau présidentiel survivant, exécutant guillotinement les politiques antisociales sacrificielles dictées par le grand capital) a rappelé qu’« en 1981, la France avait été le 35e État à abolir la peine de mort ».

Comme l’a écrit le sociologue Roger Caillois : « Le bourreau est avant tout l’homme qui accepte de tuer les autres au nom de la loi (ou du capital dans le cas de Macron qui s’exécute et exécute sommairement sans se faire prier, NDA). Seul le chef de l’État a droit de vie et de mort sur les citoyens d’une nation (Macron exerce actuellement ce droit de mort sociale sur ses sujets réduits à la misère du fait de la flambée des prix, cette inflation spéculative meurtrière, véritable arme de destruction massive sociale employée par le grand capital pour décapiter les conditions de vie du peuple, NDA). Il laisse au souverain la part prestigieuse, et se charge de la part infamante (comme l’affamant Macron se charge de l’exécution de l’agenda socioéconomique scélérat dicté par ses maîtres capitalistes, NDA). Le sang qui tache ses mains n’éclabousse pas le tribunal qui prononce la sentence, l’exécuteur prend sur lui toute l’horreur de l’exécution (comme Macron n’aura été qu’un lampiste du capital, missionné pour exécuter les plans définis par ses employeurs : les scélérats financiers, NDA). De ce fait, il est assimilé aux criminels qu’il sacrifie. »

Lors de son discours, Macron, le bourreau du peuple travailleur français, a déploré, avec des trémolos dans la voix, la survivance de la peine de mort dans de nombreux pays. Mais il s’est bien abstenu de citer Israël, qui applique non seulement la peine de mort « légale », mais également les exécutions sommaires et extrajudiciaires contre les combattants palestiniens, exécutés par des agents du Mossad ou des bombardiers, dans les territoires occupés, voire dans les pays souverains. Ce « permis de tuer » sioniste, ces peines capitales extrajudiciaires perpétrées par Israël ne sont jamais condamnées par la France. Bien au contraire, elles sont inconditionnellement soutenues.

Curieusement, le président du deuxième État exportateur d’engins de mort, Emmanuel Macron, feint oublier que son pays, érigé en parangon du respect de la vie humaine, est coupable de centaines de milliers de meurtres d’État perpétrés dans de nombreux pays souverains par des armes de fabrication française (les exportations françaises d’armement ont battu leur record historique en 2023, atteignant 27 milliards d’euros. La France est désormais numéro deux mondial, derrière les États-Unis).

En effet, l’État impérialiste français participe chaque jour, par ses armes de guerre vendus aux États despotiques (entre autres l’Arabie saoudite, le Maroc. Cette dernière monarchie anachronique marocaine maintenue en survie par son ultime allié sioniste – Israël – , au moment où sa population est précipitée dans la paupérisation absolue, s’est hissée au premier rang des clients de la France en Afrique et deuxième client de la France à l’échelle mondiale), au massacre de plusieurs centaines de milliers d’innocentes victimes, notamment au Yémen où des populations mourraient encore récemment sous les bombardements d’armes françaises, où à Gaza, avec des armements des pays occidentaux, notamment de la France.

Sans oublier les populations irakiennes, syriennes, afghanes, libyennes, africaines, massacrées, depuis plusieurs décennies, régulièrement sans autre forme de procès, par des armes françaises, voire directement par la soldatesque à la bannière tricolore opérant sur le terrain, notamment au Rwanda où fut commis le plus grand génocide opéré sous pavillon de l’État français. À cet égard, il est utile de souligner que les civils continuent d’être les premières victimes des conflits armés actuels. Il y a parmi eux plus de tués et blessés que parmi les forces combattantes, c’est-à-dire militaires. Comme le génocide des populations civiles palestiniennes.

En effet, des centaines de milliers de personnes innocentes de par le monde, dans des pays précipités dans la guerre par les grandes puissances impérialistes rivales, singulièrement la France, sont condamnées à mourir sous les armes, notamment de fabrication française. Au cours des récentes années écoulées, l’ONU a enregistré des centaines de milliers de victimes civiles, rien qu’en Afghanistan, Syrie, Libye et Yémen, mortes probablement par des armes de fabrication française, c’est-à-dire produites par des fabriques des engins de mort, ces entreprises « guillotineuses » légalisées.

Par conséquent, quelle hypocrisie de la part d’un chef d’État français qui, lors de la cérémonie d’hommage rendue à Robert Badinter, a encensé l’abolition de la peine de mort ! Quelle imposture !

De même, il est de bon ton de considérer François Mitterrand comme le premier abolitionniste de France. Or, n’est-ce pas François Mitterrand, alors ministre de la Justice du gouvernement de Guy Mollet (1956-1957), qui sans scrupule signait les arrêtés d’exécution des résistants lors de la Guerre d’indépendance algérienne. Dont celui d’Ahmed Zabana, premier d’une longue liste de révolutionnaires algériens à être exécuté. Quelques minutes avant son exécution, le 19 juin 1956, Ahmed Zabana lance ce cri patriotique : « Je meurs mais l’Algérie vivra ». Son exécution sera suivie de celle d’Abdelkrim Ferradj. Les deux premiers résistants d’une liste de 222 combattants pour l’indépendance en seulement cinq ans. Sous les offices du garde des Sceaux, François Mitterrand le guillotineur des Algériens, on dénombra 45 guillotinés. Le ministre guillotineur, François Mitterrand, refusa trente-deux demandes de grâce.

Par ailleurs, pourquoi Macron, si soucieux de la vie humaine, n’avait-il pas annoncé, lors de cet hommage national, « l’abolition » de la production d’armes françaises, responsables de centaines de milliers de victimes, civiles en majorité, chaque année ? Pourquoi n’avait-il pas proposé la reconversion de l’industrie meurtrière française vers d’autres types de production civile, facteur de paix, notamment énergétique, plus essentielle ? C’est vrai que le commerce des engins de mort est toujours aussi florissant, notamment pour la France impérialiste.

Selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les dépenses mondiales de défense ont atteint près de 2 200 milliards de dollars en 2023 (plus de 2000 milliards d’euros), soit une augmentation de 3,7 % par rapport à 2022. Une croissance qui s’est produite au cours d’une année où le PIB mondial s’est contracté de 4,4 %. Les deux premières principales « nations démocratiques », les États-Unis et la France, pays des « droits de l’Homme » (du plus fort militairement), auront consacré, en 2023, respectivement 840 et 50 milliards de dollars en dépenses militaires. Pour rappel, la France vend pour 20 millions d’euros par an de composants militaires à Israël. Ces exportations rendent par conséquent l’État français complice de génocide commis actuellement à Gaza.

Par ailleurs, certes la bourgeoisie française a aboli la peine de mort judiciaire. Mais c’est pour la remplacer par la peine de mort sociale économiquement et politiquement organisée par l’ensemble de la classe dominante : gouvernants et patrons. Mais, surtout, pour la remplacer par la peine de mort policière, ce permis de tuer accordé aux forces de l’ordre françaises, perpétrée notamment contre les jeunes issus de l’immigration maghrébine et africaine, abattus sans autre forme de procès, sous couvert de refus d’obtempérer, dont la dernière victime exécutée à bout portant est le jeune lycéen d’origine algérienne, Nahel.

En tout cas, en France, depuis plusieurs décennies, tout se passe comme si l’abolition de la peine de mort au plan judiciaire a été remplacée par le Permis de tuer octroyé aux policiers. C’est ce qui s’appelle la justice meurtrière expéditive. Répétitive. Mortellement punitive. Exécutée sans délibération. Ni condamnation. La justice du pistolet. Le verdict des balles guillotineuses. Au cours des dernières années, la police, bourreau du peuple de France et surtout des immigrés maghrébins et subsahariens, a exécuté 52 et 38 personnes, respectivement en 2021 et 2022.

Macron se bat idéalement pour l’abolition de la peine de mort. Mais jamais réellement pour l’abolition de la mort des peines, sociales, économiques et psychologiques qui affligent l’humanité, victime du système dont Macron est le chantre : le capitalisme mortifère, économiquement « guillotineur », c’est-à-dire légalement génocidaire.

Par Khider Mesloub.

Article publié le 29 mars 2024.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.