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Face à la « crise », fédérer les colères et confédéraliser les luttes

Sociale, environnementale, sanitaire ou économique, jamais le phénomène de « crise » n’aura jamais autant été évoqué par le gouvernement, le patronat et les médias dominants pour caractériser la situation dans laquelle nous vivons.

De nos camarades "unité CGT"

Crise et « fin de l’abondance » : le grand retour de la propagande patronale

La propagande gouvernementale nous parle de crise du matin au soir, nous culpabilise, nous enjoint de faire encore et encore des efforts, de renoncer à vivre dignement de nos salaires. Macron nous annonce « la fin de l’abondance ». Tiens donc ? La fin de l’abondance, pour qui déjà ? Pour les 10 millions de pauvres que compte le pays ? Pour les millions de salariés pauvres et précaires, pour les jeunes en situation de détresse, pour les retraités qui voient leurs pensions diminuer ?

En réalité la prétendue « fin de l’abondance » pour les travailleuses et les travailleurs n’annonce ni plus ni moins que la poursuite du gavage de l’oligarchie capitaliste. La spéculation explose, l’inflation galope, les prix de l’énergie sont multipliés par quatre, par cinq, bientôt par dix. Dans le même temps, pour le gouvernement et le patronat il n’est pas question d’augmenter les salaires et les pensions. Bien au contraire, ils nous préparent à des temps plus difficiles encore. Ce sont nos gouvernants, au service des intérêts du capital, qui sont responsables de la situation, c’est « leur crise ». Cette crise résulte des politiques qu’ils ont décidé et qu’ils mettent en œuvre, cette crise ne doit rien à la fatalité. Les grandes féodalités capitalistes françaises ont versé plus 70 milliards de dividendes à leurs actionnaires pour la seule année 2022, et on ose nous annoncer la fin de « l’abondance ».

La propagande en marche ne vise qu’à justifier idéologiquement de nouvelles attaques sociales, notamment les contre-réformes de l’assurance chômage et des retraites, tout comme la liquidation des services publics et de pans entiers de l’appareil industriel, pour maintenir les taux profits des grands entreprises françaises.

Des luttes tous azimuts

Depuis la rentrée de septembre, les luttes se sont multipliées tant dans la fonction publique que dans le secteur privé. Grève dans les transports au Mans, à Caen, à Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, Toulon ou encore Pau dès le 1er septembre. Grève nationale des ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles le 5 septembre. Le 12 septembre c’est au tour des travailleuses et travailleurs de l’audiovisuel public de rentrer en lutte, puis le 16 septembre ce sont les contrôleuses et contrôleurs aériens qui se sont mobilisés.

Le 22 septembre la fonction publique hospitalière a aussi sonné l’heure de la mobilisation en vue de la grève interprofessionnelle du 29. Les travailleuses et travailleurs des industries chimiques, notamment celles et ceux du groupe Total, se sont également emparés de la mobilisation du 29 septembre, et seront mobilisés dès le 27 septembre.

Au cœur de toutes ces mobilisations, du public comme du privé, le problème des salaires cristallise tous les enjeux.

Vers la confédéralisation des luttes : bloquer les prix et le pays

Pour les travailleurs et les travailleuses, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais d’abondance dans cette société fondée sur notre exploitation. Pour imposer la réponse aux besoins, dramatiques en cette période de crise accélérée du capitalisme, il n’y a qu’une seule voie : c’est celle du rapport de force, de la lutte, et donc de la réappropriation de l’outil de travail par les travailleuses et les travailleurs mobilisés et, surtout, en grève.

La première étape de cette mobilisation doit avoir pour objectif l’augmentation des salaires et des pensions associées au blocage des prix. Les travailleurs et travailleuses, quel que soit leur secteur d’activité, peinent déjà à régler leurs factures et on nous prépare à une flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation.

Des solutions radicales sont nécessaires pour, non seulement apaiser la détresse des millions de travailleurs étranglés par les bas salaires et la vie chère, mais aussi pour en terminer définitivement avec le système capitaliste qui rend possible, et inéluctable, la paupérisation croissante de la majorité de la population. Rappelons ainsi les mots d’Emile Pouget, figure ouvrière majeure et artisan de la fondation de la CGT : "Tout en affirmant que les salariés en tant que classe sont voués à l’exploitation éternelle, la bourgeoisie trouve heureux de les leurrer de la chimère d’une émancipation individuelle en faisant luire aux yeux de ses victimes la possibilité de s’évader du salariat et de prendre rang dans la classe capitaliste " (Emile Pouget, le parti du travail).

On sait d’ores et déjà que la seule date du 29 septembre ne suffira pas à faire plier le gouvernement et le patronat. Il s’agit de construire une tactique de lutte adaptée aux réalités des différents secteurs économiques pour que toutes et tous puissent s’engager dans ce rapport de force. Cette tactique doit d’abord et avant tout être discutée au sein de la CGT, avant de faire l’objet de discussions avec d’autres organisations syndicales. Confédéraliser les luttes, voilà l’enjeu !

Article publié le 24 octobre 2022.


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