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jeudi 3 octobre 2024 par CGT Énergie Paris
Chère Sophie, cher(e)s camarades,
Le syndicat CGT Energie Paris tient à vous interpeller en ta qualité de première responsable de la CGT, ainsi que tous les camarades membres du bureau confédéral.
Voilà maintenant un an et demi que la nouvelle équipe dirigeante confédérale issue du dernier congrès exerce ses mandats.
Depuis, la situation dans notre pays ainsi que sur la scène internationale s’est considérablement dégradée, et nous avons traversé des épisodes politiques d’une extrême gravité.
Passage en force au printemps 2023 via le 49.3 de la contre-réforme sur les retraites par le gouvernement Macron, malgré de fortes mobilisations ouvrières durant plusieurs mois.
L’intensification de l’agression barbare coloniale de l’état d’Israël à l’encontre du peuple Palestinien, à Gaza et en Cisjordanie, agression qui se poursuit et s’étend aujourd’hui au Liban avec la complicité du bloc occidental dont la France et son gouvernement sont complices.
Sur notre continent, la continuité de la guerre qui oppose la Russie de Poutine à l’Ukraine, guerre alimentée et soutenue notamment par l’OTAN et les USA, avec le risque réel d’une expansion du conflit à toute l’Europe.
Aujourd’hui, ces 2 conflits représentent une menace réelle pour la paix dans le monde, au vu des enjeux géopolitiques et géostratégiques qu’ils représentent.
Dans la dernière période en France, nous avons assisté à un véritable coup d’état institutionnel, puisque nous nous retrouvons aujourd’hui avec un gouvernement illégitime, dont le premier ministre est issu d’une formation politique arrivée en cinquième position des élections législatives, et qui va mettre en place, une politique exclusivement au service du capital et de la bourgeoisie.
C’est d’ailleurs cette politique qui a été rejetée par les urnes et dont le peuple ne veut plus. Tout cela dans une phase de radicalisation extrême du capital qui, traversant une crise aigüe, fait naturellement le choix du fascisme et de l’extrême droite, contre nos intérêts de classe et l’intérêt du pays.
C’est dans ce contexte, qu’une répression inouïe partout sur le territoire et en outre-mer, s’abat sur notre classe sociale et donc aussi sur la CGT et ses militant(e)s.
Face à cette situation dangereuse et exceptionnelle, nous sommes convaincus que la CGT a un rôle central à jouer, qui nécessite la mise en place d’une stratégie nouvelle de combat à la hauteur des enjeux.
Or, au niveau confédéral de notre organisation, nous faisons le constat de la continuité de la stratégie perdante mise en place ces dernières années, stratégie qui a d’ailleurs été rejetée et c’est historique, lors du dernier congrès confédéral, au travers du vote sur le bilan d’activité.
Résultat, alors que Macron a piétiné notre vote et incinère le peu de démocratie existante dans la cinquième république, la CGT a rencontré le 25 septembre dernier, ce premier ministre fantoche en lui « demandant » d’appliquer nos revendications.
A part légitimer ce gouvernement, quel est le but de cette démarche les camarades ?
D’autant que, parallèlement, on organise une seule journée de mobilisation le 1er octobre, sans aucune autre perspective ni aucune stratégie à moyen terme.
Nous nous trouvons de fait dans la traditionnelle date de manifestation d’automne, comme lors des années précédentes, avec le succès que l’on connait.
Aller convaincre les collègues de la nécessité de lutter dans ce cadre relève de l’exploit. D’ailleurs, dans la foulée, Barnier annonce une mesure qui va geler le niveau des pensions. A ce titre, quel bilan tirons-nous de la bataille pour nos retraites en 2023 ?
Une lutte s’étalant sur 5 mois, où du début à la fin, nous gardons le même rythme de manifestations saute-mouton, qui bien qu’elles soient massives, nous mènent à la défaite.
Chère Sophie et camarades du bureau confédéral, Macron en bon valet du patronat, n’obéira que par la contrainte, ce qui passe nécessairement par un rapport de force d’un autre niveau, avec comme stratégie identifiée, le blocage de l’outil de production dans le pays dans tous les secteurs, dans le cadre d’une grève générale et durable.
Nous tenons à préciser que nous n’attendons pas tout de la confédération et, nous sommes parfaitement conscients qu’une grève générale ne se décrète pas d’un claquement de doigts.
En revanche, cela se construit et s’organise dans le temps, en s’appuyant sur des objectifs revendicatifs clairs et une stratégie ambitieuse et partagée.
Or, si la CGT ne porte pas cette ambition, personne ne le fera à notre place.
L’augmentation générale des salaires et des pensions, le retour à la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités de cotisations, la mise en place de l’échelle mobile des salaires ne s’obtiendront jamais avec la seule manifestation du 1er octobre.
C’est la forme même de nos luttes qui doit être repensée et travaillée.
C’est pourquoi, dans le respect des aspirations portées lors du dernier congrès confédéral, nous demandons que notre CGT s’attèle avec toutes ses fédérations, UD et UL, à un véritable plan de bataille social, clair, ambitieux et partagé, afin que la CGT dans toutes ses composantes, se dresse et avance d’un seul bloc vers une grande victoire et l’obtention de nouveaux conquis sociaux.
Au vu de la situation en France et dans le monde, au vu de la violence que le capital nous impose et fait subir à la classe ouvrière, les électriciens et gaziers parisiens du service public, comme beaucoup de travailleuses et travailleurs en France, s’engageront nécessairement dans la grève et dans la lutte dans les prochains mois pour une seule et bonne raison : nous n’avons pas d’autre choix !
Et comme nous portons dans nos statuts la transformation de la société, la confédération doit réaffirmer dans le cadre de nos luttes, la nécessité de la fin du système capitaliste, qui porte en lui comme seules perspectives, les guerres impérialistes, le fascisme, le désastre écologique et la ruine sociale pour les peuples du monde.
Nous sommes convaincus que si nous construisons collectivement ces objectifs en nous appuyant sur cet outil indispensable que représente la CGT, alors oui une victoire historique est possible, victoire qui ouvrirait nécessairement des perspectives bien plus grandes pour la classe ouvrière.
Chère Sophie, cher(e)s camarades du bureau confédéral, recevez nos salutations fraternelles.
Article publié le 31 octobre 2024.