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Remarques sur le rapport sur la modernisation de l’Etat

Le lien du rapport

Le premier point est qu’un but recherché est l’économie budgétaire.
Si la part de PIB des dépenses publiques est élevée, l’insatisfaction globale est de plus en plus marquée.
La cour des comptes observe la perte d’attractivité de la FP. Loin de remettre en question la financiarisation des services publics, elle appelle au contraire à une accélération du transfert vers le privé de certaines fonctions !
La cour des comptes plaide pour un recours accru au lean management (qui détruit toute la hiérarchie et les missions), aux start-up et à l’intelligence artificielle. Elle consacre la DINUM qui est la direction du numérique.
La productivité des services est ce qui doit être recherché.
Elle consacre le préfet comme pivot des politiques territoriales avec un rôle prépondérant dans la répartition des fonctionnaires (déjà dissolus dans un secrétariat interministériel).
On y apprend sans surprise le recours aux cabinets privés et des démarches visant à améliorer le service (comprenez à mieux le supprimer).

On apprend sans surprise que le but de la modernisation est d’obtenir des gains substantiels d’efficience de la fonction publique en améliorant le fonctionnement de l’administration publique.
En exemple, les réformes à la DGFiP visent à comprimer la masse salariale car les réformes d’organisation (externalisations) sont mises « en regard des économies de masse salariale ».
La numérisation a pour objectif d’accélérer les gain d’efficience sous prétexte d’améliorer, de fournir des services supplémentaires ou, mieux encore, d’ouvrir des droits aux « usagers » (notez le terme).

La cour des comptes s’extasie devant l’accessibilité physique des services préservée grâce à France Service…
Elle pointe néanmoins à juste titre l’obsolescence logiciel métiers et les difficultés de recrutement dans les métiers informatiques.

On ne s’étonnera donc pas que la cour des comptes plaide pour le « processus continu de modernisation ».
On pourrait croire que la cour des comptes retrouve des accents de politique sociale en indiquant que « l’exigence de retour sur investissement ne trouve pas à s’appliquer sur l’intégralité des projets et, dans le domaine de l’action publique, n’est pas uniquement financière ». Mais non, la suite le prouve.

Il faut sans cesse « rechercher l’efficience par une modernisation en continu » notamment par des méthodes « agiles » (le bullshit des néomanagers qui sentent la naphtaline), « rechercher en permanence les gains de productivité » (qui consiste à réduire les dépenses de fonctionnement au prorata des gains de productivité donc la pénurie…). Le focus sur l’exemple de la téléphonie mobile est révélateur puisque le futur modèle fonctionnarial doit être basé sur la mobilité, le télétravail et la compression des « ressources » (je vous invite à lire les ouvrages de Johann Chaputot sur le management issu des méthodes nazies).

Qu’espérer de mieux puisqu’il est fait référence au PGO (partenariat pour un gouvernement ouvert). Il s’agit ni plus ni moins que d’une libéralisation de l’État et la disparition de toute politique véritablement solidaire et sociale.

Article publié le 26 février 2024.


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